Lame de fond, Marlène Tissot






Lame de fond réitère un thème tanné. Il le passe sur le billot de la Boucherie littéraire. Marlène Tissot le découpe sans exercice, avec une méticuleuse sincérité.

Lame de fond racle et balaie la mémoire, rase le passé pour en collecter et goutter chaque miette, chaque grain, car Ici on parle de grain. Ailleurs, de folie. Lame de fond ramène la personne son personnage à la mer tuer le père un peu plus ramener le père s'amarrer.

Lame de fond a l'écriture immersive et quotidienne de Marlène Tissot passée à l'attendrisseur, martelée et martelée jusqu'à dessiner une tendresse dure où l'on marche au bord de tous les temps.
A redéfinir les vagues des intimes.

Au fil des pages se fait le chemin, à la fois emporte et creuse.





Lame de fond, Marlène Tissot, collection Sur le billot,
éditions La Boucherie littéraire, 2016 

Sans envie de rien, Jean-Louis Massot






 
Le ton par titre et forme pourrait mentir, en être fantaisiste, voire carrément guilleret,
si parfois le propos de Jean-Louis Massot ne fixait pas le critique, voire l'acerbe,
dans une position de juste retrait impossible à reprocher.

Souvent d'instants sans (vraiment ?) envie de rien plutôt que d'objets,
il s'agirait d'une liste précieuse, ou de conditionnels mais sans condition,
d'instants plus poétiques qu'intéressés, de questions en soi à soi
dans une suite de « j'aurai aimé être ou ne pas être »,
chaque page soulignée par une illustration de Gerard Sendrey
qui elle-même vient tordre ou l’œil ou le texte.

Sans envie de rien un relevé qui chiffonnerait le réel,
qui chiffonnerait allègrement l'esprit du lecteur
et se donne comme un effeuillé perpétuel et spirituel.

  



Sans envie de rien, Jean-Louis Massot, illustrations Georges Sendrey, Cactus Inébranlable éditions, 2015